• Aux racines de la sophrologie

    Aux racines de la sophrologie

    Santé, bien-être, développement personnel : la sophrologie – la science de la conscience – est aujourd’hui bien ancrée dans notre vie quotidienne. À l’hôpital, en entreprise ou chez soi, on l’utilise pour apaiser la douleur ou l’anxiété, lutter contre l’insomnie et le stress, soigner le burn-out… Mais ce que ses adeptes ne savent peut-être pas, c’est que cette discipline est récente. Elle a été fondée en 1960 par le professeur Alfonso Caycedo, un psychiatre et neurologue espagnol, décédé en 2017, à 84 ans. Jeune psychiatre à Madrid, il travaille sur la modification ou l’altération des états de conscience. L’époque, côté thérapie, est plutôt aux comas insuliniques ou aux électrochocs qu’aux thérapies douces !

    Il se tourne d’abord vers l’hypnose, qui ne le satisfait guère, avant de l’abandonner pour créer la sophrologie, avec une approche plus scientifique, moins inductive et laissant plus de place à l’expérience subjective de chacun. Un long voyage en Inde, au Tibet et au Japon l’éveille au yoga, au toumo (yoga du feu intérieur) et au zazen et à l’importance de la relation corps/conscience. À son retour, il formalise sa méthode, la relaxation dynamique, structurée en degrés et en cycles. Phénomène classique, des scissions surviennent quand Caycedo sort la sophrologie du champ purement thérapeutique pour en faire aussi une manière de penser, d’être et d’agir donnant naissance à la sophrologie caycédienne, véritable méthode d’entraînement de la conscience.

    Sa fille Natalia Caycedo, docteur en médecine et psychiatre, publie ces jours-ci un ouvrage retraçant le parcours de cet homme, l’un des premiers à défricher en scientifique la Terra Incognita de la conscience (Alfonso Caycedo, Editions Sofrocay). Elle le présente demain samedi 24 novembre, au Centre international de conférences de la Sorbonne-Jussieu à Paris.

    Claude Vincent / Rédacteur en chef adjoint Les Echos Week-End / le 23/11/2018

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